L'avenir de l'Europe la place devant trois scénarios possibles : le repli sur soi (l'Europe ignore les avantages de la coopération et de la coordination des politiques régionales), le statu quo (l'Europe poursuit sa construction, subie cependant comme une contrainte) et l'Europe de "nos volontés" (une Europe où tous les acteurs politiques et de la société civile s'investissent dans la construction européenne avec plus d'audace et de persévérance). C'est cette dernière option qui permettra d'atteindre les objectifs de paix, de plein emploi, de justice sociale, de prospérité, de promotion et de renforcement du modèle social européen.; Cet article analyse les enjeux économiques, sociaux et syndicaux de l'élargissement à l'Est de l'Union européenne, le rôle des partenaires sociaux vis-à-vis de la problématique de la migration, la place du mouvement syndical dans la réunification de l'Europe et les perspectives nouvelles pour une Union européenne à visage humain.
La migration chinoise suscite en Russie une formidable émotion. Depuis le début des années 90, la crainte d'une colonisation chinoise des régions de l'Extrême-Orient russe a été maintes fois exprimée tant par les responsables politiques que par des chercheurs et des journalistes. Toutefois, si l'on se penche sur les résultats des recherches menées en s'appuyant sur des travaux de terrain, les craintes exprimées paraissent exagérées et le terme d'invasion guère approprié. Ainsi, l'immigration chinoise en Extrême-Orient n'est qu'un élément d'un ensemble : elle n'est pas la cause, mais la conséquence de la tourmente dans laquelle se trouve aujourd'hui cette région.
La migration chinoise en Europe de l'Est s'est constituée au cours de ces 15 dernières années. Contrairement à l'Europe occidentale et méridionale, cette migration est majoritairement composée d'entrepreneurs. Dans cet article, l'auteur montre comment la niche économique occupée par les Chinois, leurs réseaux transnationaux et leur exclusion des institutions sociales ont donné naissance à une "minorité d'intermédiaires" semblable aux communautés chinoises du Sud-Est colonial, mais possédant à la fois plus de marge de manoeuvre sous certains aspects et moins sous d'autres.
L'article s'interroge sur les déterminants des flux migratoires internationaux et les impacts socio-économiques qu'ils peuvent avoir, aussi bien sur les pays d'origine que sur les pays d'accueil. L'auteur apporte quelques éléments d'analyse d'une part sur les décisions des individus de migrer, d'autre part sur l'impact de ces migrations sur le niveau de l'emploi et des rémunérations des pays d'accueil. Il montre le rôle non exclusif que joue le différentiel de salaire dans les comportements migratoires. Ensuite il souligne le faible impact qu'entraîne l'immigration sur le niveau des salaires et de l'emploi des autochtones.
L'organisation internationale du travail (OIT) constate, dans un rapport publié récemment, que le nombre de migrants est en constante augmentation (plus de 120 millions aujourd'hui). Selon ce rapport, les mouvements de biens et de capitaux entre pays riches et pays pauvres ne seront pas suffisamment importants pour compenser la pénurie d'emplois dans les pays pauvres. Ainsi, loin de réduire les flux migratoires-en déplaçant des biens plutôt que des personnes, la mondialisation provoquera une intensification de ces flux dans les années à venir. A l'heure actuelle, on compte 67 grands pays d'immigration.
Le rôle de l'immigration dans l'économie du pays d'accueil est souvent réduit au seul apport d'une force de travail, même si, tout au long de l'histoire, les immigrés ont apporté de multiples innovations techniques et un esprit d'entreprise. De nos jours, les immigrés et leurs descendants sont nombreux à créer leur entreprise en Europe. En Suisse, durant la décennie 1980-1990, le nombre d'indépendants étrangers s'est accru de 79 , croissance largement supérieure à celle de indépendants suisses. Du commerce de proximité à l'industrie de pointe, en passant par les agences de voyage et les arts graphiques, la plupart des secteurs profitent de ce dynamisme. A travers une description des entrepreneurs étrangers selon leurs types d'activité, leurs nationalité et leurs motivations, cet ouvrage propose une série de pistes pour expliquer le lien qui existe entre la migration et la création d'entreprise.
Différent du contexte qui existait dans les années 50, qui s'orientait sur l'industrialisation, comment le contexte historique actuel, qui tend à la mondialisation, conditionne-t-il les nouveaux parcours migratoires ? L'auteur, en partant de l'analyse du contexte historique en France (première, deuxième et troisème vague migratoire ainsi que la situation à partir de 1975) fait une mise au point sur les migrations aujourd'hui en Europe en se posant la question de savoir si l'on va vers une certaine criminalisation. Dans un deuxième temps sont analysés le changement du paradigme migratoire en Europe - qui tend vers la globalisation -, la dimension internationale de la question migratoire, l'intégration en tant que processus à plusieurs dimensions et le défi d'une "société intégrée".
L'émigration galicienne vers les Amériques a souvent été considérée comme un phénomène aux conséquences négatives pour la société d'origine. Dans cet article, l'auteur prouve que le retour a joué un rôle décisif dans le processus de modernisation de la société galicienne avant 1936. Les émigrés ont financé des écoles, des associations agraires, ont soutenu des journaux locaux dans leur lutte contre les propriétaires terriens et notables locaux et ont contribué au développement du syndicalisme ouvrier dans les régions rurales. De plus, l'auteur définit un cadre théorique du retour prenant en compte différentes variables se rapportant à une expérience associative et à un engagement politique en Amérique, au degré de mobilité sociale, etc.
L'industrialisation catalane, fondée sur l'industrie textile du coton, dépendait de l'importation du coton des plantations américaines et brésiliennes. L'exportation de produits agricoles, combinée avec une flotte marchande catalane, a favorisé le développement d'un commerce d'outre-mer nettement catalan dans la plupart de ports américains. Les activités commerciales requéraient une contrepartie fiable sur le continent américain, ce qui donna naissance à l'expansion des réseaux commerciaux part le biais des réseaux familiaux. Cet article trace le profil du migrant catalan : un jeune de sexe masculin, célibataire, peu qualifié, sa situation en Amérique dépendant de la situation de ses parents en Catalogne. La décision d'émigrer n'était pas individuelle, mais familiale et le jeune émigré devait faire parvenir à sa famille restée en Catalogne une partie de ses revenus.
Cet ouvrage analyse dans un premier temps les approches socio-économiques et historiques de l'évolution du marché du travail en France à partir du milieu des années 50 jusqu'en 1973, le développement du modèle de la flexibilité et les modèles migratoires ainsi que la fonction économique des travailleurs immigrés. La deuxième partie étudie l'évolution des politiques d'emploi de grandes entreprises après 1974 ; enfin la troisième partie analyse l'emploi des étrangers dans les petites entreprises à partir d'une enquête réalisée en région parisienne.
L'auteur analyse l'effet combiné du monde économique et de la situation politique, des caractéristiques culturelles, de la fonctionnalité de la migration et des degrés de gestion. De plus, il propose une approche réaliste de la complexité des questions migratoires, rejette l'alarmisme et révèle la menace actuelle : à la suite d'une mauvaise gestion, les migrations cessent d'être la cause des problèmes et deviennent un conflit social. De fait, en termes comparatifs, les migrations internationales actuelles sont moindres que les migrations du début du siècle, et les conséquences des migrations seraient surévaluées. Le "désordre" économico-social dans lequel les migrations évoluent est le vrai déterminant de sa disfonctionnalité.
Analyse de la relation entre migrations et développement économique. L'article, qui s'appuie sur une recherche empirique conduite en Italie, porte une attention particulière sur les transferts de fonds des migrants et leur impact sur les processus de développement et vise à dépasser la connexion traditionnelle entre coopération internationale, développement et réduction de la pression migratoire.
Les migrations sont un phénomène mondial que les Etats maîtrisent avec difficulté et elles sont liées soit à des situations de violence qui engendrent des flux de réfugiés et de personnes déplacées, soit à des situations de sous-développement qui provoquent des flux de migrants économiques. Après avoir dressé une typologie de ces derniers selon les motivations des déplacements, l'auteur analyse les conséquences des migrations tant pour le pays d'origine que pour le pays d'accueil, l'historique des migrations en France, les politiques migratoires, la place de l'insertion de la coopération internationale avec les immigrés dans la politique de coopération au développement économique et les tendances de l'aide et de la coopération au développement dans les pays de l'OCDE.
Les migrations ne sont pas un élément accidentel ou circonstanciel de l'histoire de l'humanité, elles en sont un élément constituant, et ce qu'on appelle la "mondialisation" ne date pas d'aujourd'hui. Mais comme la planète, l'immigration change de visage, en se diversifiant, se complexifiant, s'amplifiant. Au moment même ou notre "village planétaire" devient un "village global", où se développent flux financiers, flux commerciaux, flux technologiques et échanges scientifiques, où la libre circulation des marchandises est devenue règle commune, seule la libre circulation des personnes est entravée, surtout lorsqu'il s'agit des pauvres.
Sur la base d'une série d'observations empiriques complétées par des enquêtes réalisées sur les deux versants de l'émigration, cet article composé de trois parties analyse un des nouveaux champs migratoires sénégalais : l'Italie. La première partie fait le point sur l'immigration sénégalaise et cerne la dimension quantitative et spatiale du phénomène ainsi que les dynamiques qui ont fait de l'Italie la destination européenne la plus convoitée et la plus en vue actuellement. La deuxième partie met en relation l'exode avec les facteurs contextuels du pays d'accueil. La troisième partie s'intéresse aux stratégies déployées par les migrants sénégalais pour surmonter les obstacles qui se dressent devant eux.